A propos

Claire Malrieux

Mon travail dans le domaine des arts visuels s'articule autour de ma recherche d'un espace collaboratif et de la tension entre forme et narration. Après avoir travaillé dans une forme collective dans laquelle j'ai introduit des dispositifs d'exposition et fondé EditionsMix avec Fabien Vallos et Alex Pou, j'ai commencé une production visuelle orientée vers de nouvelles matérialités issues de la culture numérique. J'ai questionné les processus narratifs à travers un jeu de transposition entre code, graphique et impression 2D et 3D. Dans mes derniers travaux, Atlas du Temps Présent, Economie Vibratoire et Climat Général, le dessin est utilisé comme un langage capable de capturer des structures de la culture contemporaine sans les figer. A travers cela, j'explore non seulement les possibilités d'une nouvelle syntaxe du dessin, conditionnée par les données et les algorythmes, mais aussi la création d'outils numériques spécifiques, générateurs, paramétriques et hybrides entre la main et la machine.

Ces expériences transfrontalières entre l'art et la recherche m'ont amené à réfléchir sur le sens de l'espace de dessin à l'ère numérique, du post-numérique et plus généralement de la culture numérique.

En combinant technologies émergentes, histoire et fiction, mes œuvres prennent leur place dans un espace singulier de l'art et s'engagent dans un dialogue avec d'autres domaines, pratiques et plans de connaissances. Les formes narratives jouent sur les variations entre connu et appréhendé, visible et invisible et sur les cadres temporels mêlant passé, présent et futur. La représentation est envisagée comme un ensemble hétérogène où le dessin n'est plus lié aux lois de la perspective spatiale, mais répond à une perspective temporelle, faite de strates, de transformations, d'entropie et de révolution.

Médias

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Climat Général

L'animation est un film graphique autogénéré dont le scénario est basé sur une lecture non linéaire d'événements. À l'aide d'instructions génératives et d'analyses de données en temps réel, il s'agit de développer un programme qui crée des dessins, analyse ce qui a été dessiné, et enfin prend en compte sa propre évolution afin d'assurer sa continuité. L'évolution du dessin présentée dans le film n'a pas de fin prédéterminée. En se basant sur l'utilisation d'algorithmes spatiaux et temporels, il s'agit d'établir les conditions d'apparition du dessin, ainsi que son propre oubli, dans une logique d'évolution autogénérative.

L'environnement visuel se compose d'un mélange de plusieurs dimensions représentant les phénomènes météorologiques et les principales activités humaines. A cet effet, le monde de Gaïa est organisé comme un ensemble de phénomènes mouvants différents, chacun d'eux évoluant de manière indépendante, influencé par des données réelles et des modèles scientifiques. Ces événements peuvent alors se rencontrer dans l'espace géographique, interagir les uns avec les autres, se superposer, s'impacter et même s'effacer.

Le résultat visuel généré par le scénario programmatique est une convolution d'éléments, un agrégat de signes et de représentations qui, en eux-mêmes, ont tous le potentiel de raconter l'histoire du climat général de l'Anthropocène.