KIKK Festival

Le nom « Swans » peut sembler inoffensif et naïf pour décrire la radicalité et la subtilité de l’intervention en pleine nature accomplie par cette œuvre. L’ironie est un élément parfaitement identifiable dans cette installation composée de huit antennes paraboliques, sept blanches et une noire, déchets ostentatoires de notre société incarnant le pouvoir de la télévision et des médias de masse. Rendus à la vie par le son, le vent et l’eau, ces animaux flottent sereinement dans une mare, et se fondent parfaitement dans la nature qui les entoure. Des haut-parleurs installés à la base des antennes paraboliques servent de tête aux animaux. Deux couches sonores composées de basses fréquences et de respirations humaines soufflées dans des cuivres leur donnent une voix et un mouvement. Huit chaînes audio individuelles sont utilisées pour faire passer le son à travers les cygnes, afin de leur donner vie et de refaçonner le paysage. Cette image provoque à la fois un sentiment de répulsion et une intime impression de familiarité, tranchant ainsi nettement avec l’environnement naturel tout en poussant les spectateurs à la réflexion grâce à la fusion des déchets technologiques et de la vie sauvage. La main omniprésente de l’homme est sans équivoque dans son rôle de déité, de la même manière que l’humanité est rattachée à la nature.